jeudi 30 juin 2011

le Musee D'hitler

le Musee D'hitler

Un film à suivre comme un polar. Sur la trace d'un célébrissime retable des frères Van Eyck, une enquête haletante et minutieuse sur le pillage nazi des oeuvres d'art européennes et la contre-offensive des Alliés, dans l'ombre de la guerre. Hitler, le peintre raté, rêva de créer dans la ville de son enfance, Linz, en Autriche, un gigantesque musée témoin de sa grandeur et de celle de l'Allemagne. Il en avait lui-même dessiné les plans et tout au long de la guerre, travailla à son édification en organisant le pillage des plus grandes œuvres de ce qu'il appelait "l'art véritable" (par opposition à l'"art dégénéré" de la modernité). Quitte à rappeler à l'ordre le fidèle Goering, dont la voracité de collectionneur fit parfois de l'ombre à l'entreprise. Dès 1938, un galeriste de Dresde, Hans Posse, nommé responsable du projet, fait établir des listes de chefs-d'œuvre à voler dans les grands musées d'Europe - et jusque dans les châteaux de la famille royale britannique. En France, à l'été 39, le directeur des musées nationaux Jacques Jaujard organise l'évacuation du Louvre et la mise en lieu sûr des collections, par exemple au château de Chambord. En Belgique, quelques jours avant l'invasion de mai 40, on envoie vers le Sud le grand trésor national, L'adoration de l'agneau mystique, retable des frères Van Eyck. D'abord en route pour le Vatican, le convoi est surpris par l'offensive allemande et s'achemine vers le château de Pau, avec l'accord du gouvernement français. Après la défaite française, c'est au musée du Jeu de paume, à Paris, que les nazis entreposent leur inestimable butin, provenant notamment des collections privées de familles juives arrêtées ou en fuite. Une employée française, Rose Valland, répertorie en secret les toiles et transmet les informations à la Résistance... Selon Arte, pour raconter la rocambolesque histoire du pillage et du sauvetage des œuvres d'art durant la Seconde Guerre mondiale, Jan Lorenzen et Hannes Schuler, auteurs du documentaire, ont entrecroisé sobrement archives, témoignages et discrètes reconstitutions. "Leur documentaire, rigoureux et palpitant comme un film d'aventures, retrace avec fluidité la guerre de l'ombre que se livrent experts et contre-experts en marge des batailles, mais fourmille d'informations et de détails romanesques. Le retable des frères Van Eyck est le héros incontestable du récit - volé à Pau par les nazis, puis entreposé dans une mine de sel en Autriche, à Altausse, avec des milliers d'autres trésors, il sera sauvé in extremis de la destruction et récupéré par les Alliés. Mais on croise aussi le chemin de nombre de Rembrandt, de La Joconde, et de La victoire de Samothrace, sans oublier les fantômes des toiles de Max Ernst, Picasso, Klee ou Miro brûlées au Jeu de paume, en juillet 42. "

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